La pagode, le 31 mai


J'ai accompagnée une amie vietnamienne à la pagode où elle a l'habitude de faire du bénévolat le dimanche (principalement : préparer le repas). Mais aujourd'hui était une journée spéciale : en effet, c'est la veille de l'anniversaire de Bouddha ! Il aurait eu, s'il était toujours vivant, 2559 ans (enfin, ma copine est un peu bouddhiste, pas trop, et n'était pas vraiment sûre). Bref, c'était la fiesta à la pagode avec projection en plein air d'un téléfilm dramatique relatant sa vie. Un jeune bonze m'a gentiment offert les SEPT DVD qui composent ce chef-d'œuvre, et j'ai dû faire semblant de les oublier sur place pour ne pas avoir à mes les trimballer de pays en pays jusqu'à mon retour en France.
Cette pagode, sur la route de Củ Chi, accueille aussi qui le veut pour une retraite de quelques jours ou plusieurs semaines en échange de quelques services ménagers. À temps plein, vous y trouverez bonzes (et nonnes ? Pas sûre) et étudiant-e-s qui n'ont pas les moyens de se loger à HCMC ou qui restent là pour rassurer leurs familles. Il y a aussi des gens sans emploi, ou juste sans logement, sans limite d'âge. J'ai pris pas mal de photos du dortoir des filles. Entre livre sur sa sainteté le Bouddha et peluche Pikachu, la vie semble plutôt animée ! 




J'ai participé au remplissage des barquettes en plastique pour tous les visiteurs venus priés (moi, j'étais une VIP, habillée comme une bonzesse et ayant ma place à la table des bénévoles, j'ai eu mon repas servi dans un vrai bol), et j'ai été extrêmement surprise de voir, qu'une fois le repas terminé, toutes les barquettes étaient récupérées, empilées, remballées ! Pour être retournée à l'usine ou au centre de recyclage ?



(Le tri entre les baguettes pour les bonzes et celles pour le commun des mortels)

(À 4h, lorsque la température avait un peu baissée, une longue procession de vélos et motos décorées pour l'occasion s'est dirigée vers le centre de Saigon)






De la police et des étrangers


Les deux premières semaines de juin, j'ai prévu de les passer dans une ferme biologique, dans les environs de Mũi Né. Nourrie, logée, blanchie contre du travail pendant la journée.
Mais la veille de mon arrivée, le propriétaire m'a appellée pour me prévenir que la police leur a interdit de loger des étrangers avec un visa de tourisme. Qu'ils viendraient pendant la nuit pour vérifier, et qu'en cas de fraude, les propriétaires de la ferme seraient sévérement punis. Humm. Ça ne rigole pas.

Ma tante m'a racontée une histoire similaire. Il y a quelques années, elle a déménagé dans une nouvelle maison, amenant avec elle deux femmes de ménage. À l'époque, elle tenait une gallerie d'art et employait des peintres. Deux d'entre eux, venant de villages éloignés n'avaient pas trouvé de logement. Ils vivaient donc tous ensemble chez ma tante. Une nuit, vers 1h du matin, quatre policiers ont débarqué, rameutés par un voisin. Découvrant tous ces habitants "clandestins" (qui n'avaient pas été déclarés au commissariat), ils firent payer à ma tante une amende de 400 000 đ (20€).

Autre chose, qui n'a pas à voir avec la police, mais avec la loi. Ma cousine est allée faire un état des lieux complet de sa santé à l'hôpital, hier. Elle m'a dit qu'elle avait besoin de ce certificat pour ajouter à son CV avant de l'envoyer à de nouvelles entreprises. Une grosse différence entre leur système et le nôtre.

Mũi Né


Mũi Né ressemble à ces villes découvertes dans les albums de Lucky Luke : une unique grande route la traverse, déserte sous le soleil de la mi-journée si on ne compte pas les quelques motards, le visage couvert d'un masque comme des bandits, filant à toute allure.
Elle s'est développée principalement grâce au tourisme russe, et l'alphabet cyrillique s'est imposé sur tous les panneaux. Maintenant que la monnaie russe a chuté, c'est la crise ici aussi : les hôtels qui bordent la côte, les restaurants et Spa de l'autre côté de la route semblent vides... Marchant vers la plage, seule attraction, sans compter les dunes de sables à quelques kilomètres, j'ai l'impression d'être dans une ville fantôme... 
J'y suis restée trois jours, logée par un couple de Viet Kieu (vietnamien de la diaspora) qui avait fui le pays en 1981, car la vie après la "chute" de Saigon (officiellement, on parle évidemment de "libération") était devenue trop rude pour celles et ceux qui avaient travaillé pour l'ancien gouvernement du sud. 
Après quatre jours terribles en bateau, risquant leurs vies, puis plus de deux ans dans des camps de réfugiés, ils immigrent enfin vers les USA. Il y a 5 ans, ils font les démarches pour retrouver leur nationalité vietnamienne, et deviennent propriétaires d'une maison à Mũi Né. 
Ils partagent maintenant leur temps entre le Vietnam et les USA (où "au moins on n'a pas de problème avec le gouvernement" me confient-ils). 








une tortue qui va bientôt finir dans un ventre russe...





Sur la route de Mũi Né






Quelques paysages que je voyais pour la première fois au Vietnam

Đà Lạt - 3ème et dernier jour

Au programme :
-chutes d'eau de Cam Ly (super si vous avez envie de vous faire photographier déguisé-e en cow-boy ou danseuse du ventre)
-lac Tuyền Lâm et pagode Trúc Lâm, étonnamment paisible malgré le nombre de touriste
-chutes de l'Éléphant (ou Thác Voi, pas évident à prononcer vu mon taux d'échec à me faire comprendre...)



Le lac artificiel  Xuân Hương, au centre de Đà Lạt




Les Chutes Cam Ly (Thác Cam Ly), le repère des touristes vietnamiens



Lac Tuyền Lâm

sur la route de la Chute de l'Éléphant, Thác Voi



Chute de l'Éléphant, Thác Voi






Đà Lạt - tour du lac Xuân Hương



(ancien wagon du train à crémaillère de la gare de Đà Lạt)