Mũi Né


Mũi Né ressemble à ces villes découvertes dans les albums de Lucky Luke : une unique grande route la traverse, déserte sous le soleil de la mi-journée si on ne compte pas les quelques motards, le visage couvert d'un masque comme des bandits, filant à toute allure.
Elle s'est développée principalement grâce au tourisme russe, et l'alphabet cyrillique s'est imposé sur tous les panneaux. Maintenant que la monnaie russe a chuté, c'est la crise ici aussi : les hôtels qui bordent la côte, les restaurants et Spa de l'autre côté de la route semblent vides... Marchant vers la plage, seule attraction, sans compter les dunes de sables à quelques kilomètres, j'ai l'impression d'être dans une ville fantôme... 
J'y suis restée trois jours, logée par un couple de Viet Kieu (vietnamien de la diaspora) qui avait fui le pays en 1981, car la vie après la "chute" de Saigon (officiellement, on parle évidemment de "libération") était devenue trop rude pour celles et ceux qui avaient travaillé pour l'ancien gouvernement du sud. 
Après quatre jours terribles en bateau, risquant leurs vies, puis plus de deux ans dans des camps de réfugiés, ils immigrent enfin vers les USA. Il y a 5 ans, ils font les démarches pour retrouver leur nationalité vietnamienne, et deviennent propriétaires d'une maison à Mũi Né. 
Ils partagent maintenant leur temps entre le Vietnam et les USA (où "au moins on n'a pas de problème avec le gouvernement" me confient-ils). 








une tortue qui va bientôt finir dans un ventre russe...





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