Retours aux tombeaux - Huế

En ce moment, je suis à Huế, l'ancienne cité impériale, où vécut la dernière dynastie : les Nguyen. Promis je vous parle bientôt de ce que j'y fais.

Mais d'abord un petit post parce qu'aujourd'hui, je suis retournée voir les tombeaux des empereurs. Les plus fidèles lecteurs se souviendront que la dernière fois, alors que J. et moi, on roulait tranquillement, une femme à moto nous a interpellé, demandé d'où on venait, proposé de la suivre, et invité chez elle à manger de la pastèque. Mais après une bifurcation inattendue sur un chemin de traverse et juste avant de passer sous un pont (+ quelques mésaventures) on avait décidé d'arrêter de la suivre. "Tant pis si on est impolis... On ne veut pas prendre le risque de se faire détrousser". Ça nous avais quand même bien taraudé, et, aujourd'hui, sur ce même chemin, j'y repensais encore "ce serait marrant que je la rencontre de nouveau"
Paf ! Ça n'a pas manqué ! Une femme un peu replète s'approche de moi, sur sa moto, et engage la conversation. Presque le même discours que la dernière fois "J'habite à la campagne, près de la tombe de Machin, je cultive des légumes, et j'ai deux enfants, bla bla bl..." Ce n'est pas la même que la dernière fois, je le vois à sa dentition. Je la laisse parler jusqu'à ce qu'elle m'invite chez elle, et là j'essaye de frapper fort "je sais très bien ce que vous êtes en train de faire, vous essayez d'arnaquer les touristes. Soit vous arrêtez tout de suite, soit j'appelle la police", elle fait semblant de ne pas comprendre mais perd visiblement de son assurance. Je repète, retiens sa plaque d'immatriculation puis la double.
Ça, c'étais la première phase.
La deuxième, la voici : j'étais à la tombe de Minh Mạng. Tout en dessinant, j'y réfléchissais... Je me disais que je devrais en effet prévenir la police : si je m'étais faite avoir, je n'aurais pas apprécié que des touristes aient été trop négligeants quant à la sécurité de leurs congénères. Ça me disait rien d'aller au commissariat, et je tombais d'accord avec moi-même sur l'idée d'en parler aux quelques résidants que j'avais rencontré, pour leur demander conseil. C'est à ce moment là qu'une homme s'approche pour regarder ce que je dessine. On commence à discuter, et il me raconte que c'est une femme qui l'a mené jusqu'ici. Je lui raconte mes deux histoires et ce que je pensais, et on comprend, qu'aujourd'hui, en tout cas, c'est la même femme que nous avons rencontré (ou qui nous a rencontré). En tout cas, elle ne l'a pas mené à un guet-apens ! Elle l'attend sûrement à la sortie mais il dit qu'au pire, il n'a que 200 000 dongs sur lui (10€), donc il ne se sent pas vraiment menacé. 
Je ne sais pas (encore) comment son histoire se termine. Ça me paraît plus que probable, qu'à la fin de la journée, elle lui demande de l'argent... Mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir : tout travail mérite salaire, et si elle l'invite chez lui, il a le droit en plus à une bonne expérience de l'hospitalité vietnamienne.
Comme quoi, il ne fait jamais se fier aux apparences, en tout cas pas deux fois... À suivre tout de même.

Le dessin en question :


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